Visite à Hendaye du château d’Abbadia

Fondation de l’Académie des sciences
Antoine d’ABBADIE
Avec Antoine d’ABBADIE
Membre de l'Académie des sciences

Quelle curiosité que ce château d’Abbadia ! Son extérieur néogothique cache des fresques orientales, ainsi que des devises en quelque quatorze langues différentes sur les murs. Une collection d’outils astronomiques y est conservée, car le château servait aussi d’observatoire à son propriétaire Antoine d’Abbadie. Visite en compagnie de l’administrateur du site, Frédéric Soulu.

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Antoine d’Abbadie a consrtuit son château à Hendaye, à partir de 1860.
© Académie des sciences - c.rebiere@balloide-photo.com

C'est à Hendaye, au pays basque, qu'Antoine d'Abbadie a fait construire son château à partir de 1864.
Né a Dublin en 1810, d'un père basque immigré en Irlande et d'une mère Irlandaise, il fait ses études d'astronomie à Paris, avant de partir en expédition. Le secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences François Arago lui demande de partir mesurer le méridien au Brésil. Il repartira ensuite deux fois en Ethiopie, de sa propre initiative cette fois, sur les traces de la source du Nil bleu. De retour en France, il se marie et s'installe à Hendaye. Là, il poursuivra ses recherches astronomiques, et compilera ses connaissances de l'amahrique (langue de l'Ethiopie), dans un dictionnaire.
Il entre par ailleurs à l'Académie des sciences en 1873.

Le château se partage en trois parties :
- celle dédiée à la vie de tous les jours
- celle dédiée à l'astronomie, où il fera construire quelques années plus tard, un observatoire
- et la chapelle

Bibliothèque du château d’Abbadia.
© Académie des sciences - Artola photo

Dans les pièces communes sont inscrites aux murs des devises en 14 langues différentes, telles que par "La vie n'est qu'une fumée qui passe" ou "Dans l'abondance pense à celui qui a faim"...
Des fresques représentant des scènes de la vie éthiopienne décorent également le hall d'entrée du château. Les Ethiopiens sont représentés de manière digne et moderne, Antoine d'Abbadie ayant beaucoup d'estime pour ce peuple avec lequel il passa douze ans de sa vie.

Hall d’entrée  du château d’Abbadia. Fresque représentant une scène de la vie éthiopienne.
© Académie des sciences - Artola photo

Mais Antoine d'Abbadie est aussi un homme de sciences. Plusieurs outils astronomiques sont conservés dans le château, et chacun présente une originalité : une graduation décimale. Il poussa même le vice jusqu'à confectionner des horloges décimales. Oubliées, les 60 secondes, 60 minutes, ou 24 heures... tout se comptait de dix en dix !
Malheureusement, il n'eut pas de succès avec ces outils...!
Il creusera également un puits pour y installer une "nadirane", un instrument permettant de mesurer les mouvements de la Terre. Malheureusement, l'activité sismique de la région l'empêchait de distinguer les secousses intéressantes, des "bruits" de la Terre.
Il installa également une lunette astronomique, dès que son observatoire fut construit. Il se mit alors à cartographier le ciel et ses étoiles...

Antoine d’Abbadie dans la partie observatoire de son château.
© Académie des sciences - Jean Sougarret


Enfin, le château d'Abbadia eut la chance d'accueillir Pierre Loti, militaire, écrivain. Virgine d'Abbadie, alors veuve de son mari, se lia d'amitié avec lui. Pierre Loti lui dédiera son livre Ramuntcho, roman célèbrant le pays basque !

Frédéric Soulu, administrateur délégué du château d’Abbadia depuis 1999.

En savoir plus :

- le château d'Abbadia

- Antoine d'Abbadie, membre de l'Académie des sciences
- Pierre Loti de l'Académie française

- Retrouvez notre émission sur Antoine d'Abbadie
- Retrouvez notre sommaire consacré à la semaine spéciale sur le Ciel et ses merveilles.

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