Baleines et déesses, un livre du sculpteur Pierre-Edouard sur son œuvre gravé

La monumentalité au cœur du sujet
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

«  D’aussi loin que je fais du dessin, de la sculpture, j’ai toujours été hanté par l’idée du monumental. Partout où mon esprit se dirigeait, j’ai cherché à le reconnaître, à le comprendre. » Pierre-Edouard, membre de l’Académie des beaux-arts, s’exprime sur cette attirance pour la monumentalité, une notion difficile à définir, curieusement sans rapport avec la taille.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : carr945
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Dans Baleines et déesses dont il signe le texte et les eaux-fortes, chez William Blake and Co Éditions (2013), Pierre-Edouard explique qu'il poursuit depuis vingt ans une forme : « Elle n’a cessé de m’échapper et malgré tout subsiste en moi à l’état de projet. Je n’ai jamais craint la répétition pour la simple raison que je cherche un accès, un passage. »

Chaque œuvre est pour lui une tentative d'incarner une vision (artistique), un essai, en sculpture ou en dessin. L'articulation de la forme se fait en géométries silencieuses et invisibles où les plans s'appellent mutuellement, se détruisent, se réforment. Pour que la forme prenne vie ou fasse sens, entre ses mains, pensée et conceptualisme s'effacent, dit-il.

Pierre-Edouard,eau-forte
© Pierre-Edouard

Ayant beaucoup travaillé sur l'image de l'horizontalité du corps presque en apesanteur, empruntée à l'origine à l'Eve d'Autun de Gilibertus, qu'il a poursuivie par la vision qui était la sienne de Noût, déesse égyptienne de la voûte céleste, Pierre-Edouard s'est rendu compte que se dessinait sous l'arche de ce corps sans cesse redessiné, en filigrane une "sorte" de baleine.

Pour lui, l'immensité du corps de la baleine permet l'approche de la monumentalité qu'il recherchait sans savoir qu'elle apparaîtrait par ce jeu des formes. Le mystère de la proportion des formes reste entier et ne se révèle que par les sombres et les clairs, le seul langage qu'il se reconnaisse quel que soit le mode d'expression choisi sculpture, dessin, gravure...

L'arche colossale, voûte ou montagne de toute façon hors-d'atteinte à l'instar des déesses et pourrait-on dire aussi des baleines, aborde la monumentalité qui lui est cher, car c'est du modelé que provient la grandeur, précise-t-il.

De la vie abritée sous la voûte à la terreur de la mort, les clairs et les sombres de Pierre-Edouard signent à leur manière peut-être le mystère de notre présence au monde.

Pierre-Edouard dans son atelier le 13 mars 2010, devant l’une de ses sculptures et ses gravures.
© Marianne Durand-Lacaze\/ Canal Académie


Pour en savoir plus

- Pierre-Edouard, Baleines et déesses aux Editions Alias / William Blake and Co., diffusion dans toutes les librairies à partir de juin 2013.
Vous pouvez vous pouvez vous procurer l'ouvrage avant auprès de l'éditeur et à la Galerie Documents 15 (15 rue de l'Echaudée - Paris 75006), à l'occasion de l'exposition des estampes qui composent l'ouvrage : une exposition à voir du 28 mars au 23 avril.

- Site de l'éditeur William Bakes and Co
- Diffusion de l'ouvrage par Les Belles-Lettres

- Pierre-Edouard sur le site de l'Académie des beaux-arts->
- Site Internet personnel de Pierre-Edouard
-Catalogues :
-* Pierre-Edouard : sculptures, huiles et pastels, Paris, Galerie Claude Bernard, 2001
-* Pierre-Edouard, préface de Michel schneider, Paris, Galerie Claude Bernard, 1994

- Pierre-Edouard sur Canal Académie :
-Pierre-Edouard, sculpteur de l’horizontalité et de l’apesanteur
-Autour de Ève : les visions créatrices du sculpteur Pierre-Edouard
-Le sculpteur Pierre-Edouard reçu sous la Coupole
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