Droits de l’Homme et Démocratie : autour d’un texte de Mireille Delmas-Marty

commenté par les étudiants en stage au Cavilam à Vichy pour " Culturelab "

Un article de la juriste Mireille Delmas-Marty, de l’Académie des sciences morales et politiques, sert de support à un court débat initié par une vingtaine d’étudiants venus de 10 pays différents, en stage au Cavilam à Vichy en été 2012 dans le cadre du programme "Culture Lab" soutenu par l’Institut français. Leur objectif : travailler, en français, sur le thème des Droits de l’Homme et produire un livre numérique... ainsi que trois émissions pour Canal Académie.

Mireille Delmas-Marty, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, qui fut professeur au Collège de France, est une juriste réputée dans le domaine des questions internationales.

Les étudiants du CAVILAM dans les locaux de Canal Académie
© Canal Académie

Elle est intervenue le 8 Juin 1999 à l’UNESCO à Paris lors d’un débat intitulé « Quel avenir pour les Droits de l’Homme ? » dans le cadre des Entretiens du XXIe Siècle.

Les étudiants étrangers commentent ici, en français, les grands points developpés dans son texte par Mireille Delmas-Marty, pour qui « les Droits de l’Homme doivent rester notre boussole ». La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme pose des points cardinaux pour se repérer :

- 1 - l’indivisibilité : tous les droits sont cohérents et on ne peut pas en retrancher un
- 2 - l’effectivité : il faut se battre pour les faire appliquer de manière pratique.
- 3 - la globalisation économique ne doit pas empêcher le développement du cosmopolitisme.
- 4 - condamnation du crime contre l’humanité.

Chacun de ces points est commenté par l'un des stagiaires : Tugce (Turquie), Ali (Yémen), Olga (Monténégro), et Dahane (Mauritanie). C'est Ismaël (Mauritanie) qui anime ce court débat et pose les questions à ses amis :

- 1ère question : elle est relative à la notion d'indivisibilité : comment faire reconnaître la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par tous ? Car si 193 pays l’ont acceptée, elle n’est pas toujours intégralement appliquée...
Tugce (étudiante turque) répond : à mon avis, il faut avoir une seule et unique Déclaration parce que nous sommes tous des êtres humains et nous vivons tous sur la même planète. De plus, on parle de la notion d’égalité dans la Déclaration. S’il existait différentes déclarations, on pourrait voir les inégalités se développer aussi dans la vie quotidienne.

2 - la deuxième question porte sur l’effectivité : les textes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sont-ils efficaces et utiles ? Car il y a toujours des manquements aux Droits de l’Homme...
Ali (Yéménite) répond : Je pense que ca ne marche pas tout de suite, il faut du temps pour que les gens comprennent les concepts des Droits de l’Homme. Le texte est utile car il permet le progrès pour vivre ensemble.

-3 la troisième question aborde la globalisation économique : la mondialisation renforce-t-elle ou affaiblit-elle les Droits de l’Homme ? car certains pays favorisent leurs relations économiques au détriment de la défense des Droits de l’Homme...
Olga (Monténégro) répond : aujourd’hui il y a beaucoup de relations

On économiques. Et vous avez bien dit que certains pays favorisent leur économie. Quelques uns assurent un équilibre entre l’économie et la reconnaissance du droit. Mais aujourd’hui bien que l'économie soit très importante, elle ne doit pas exister seule, sans Droits de l’Homme parce que cela poserait de nombreux problèmes. On ne peut pas avoir une économie qui ne respecte pas un minimum les Droits de l’Homme. On a lu dans l'article 23 de la Déclaratioin Universelle que les droits protègent les travailleurs ; donc je pense que les conditions de travail aujourd’hui se sont un peu améliorées.

4 - la quatrième question évoque la notion de crime contre l’humanité : y a-t-il des procédures plus efficaces pour combattre les criminels ? Car des crimes contre l’humanité sont toujours impunis...
Dahane (Mauritanien) répond : je pense que la condamnation n’est pas la seule solution, il faut avoir d’autres solutions. Il faut avoir une procédure plus efficace ; on a besoin de travailler sur les medias, sur la télévision et la radio. Il y a aussi des cas où la communauté mondiale doit limiter les crimes contre l'humanité, par des interventions armées.

Retrouvez les étudiants de ce programme international dans deux autres émissions de Canal Académie en tapant le mot clé : « Droits de l’Homme ».
- Le Festival Karama, le 1er au Moyen Orient sur les Droits de l’Homme
- 20 étudiants, 10 pays : regards sur les Droits de l’Homme

- D'autres émissions sur le même thème :
- Les droits de l’homme en ce début du XXIe siècle
- La Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948-2008
- Le Dictionnaire des droits de l’homme, une affaire moderne !
- Médecins emprisonnés en Arabie Saoudite : les droits de l’homme bafoués
- Dessine-moi les droits de l’enfant ! Une exposition sous le parrainage de Jean Nouvel et Claude Parent

Les étudiants du CAVILAM avec Hélène Renard à Canal Académie
© Canal Académie

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