Roncevaux, samedi 15 août 778
Date majeure de notre Histoire -et de l’Histoire de l’Europe-, Roncevaux est peu évoqué dans les chroniques de l’époque. La Chanson de Roland, trois siècles après, a embelli l’évènement pour créer une légende mythique. Christophe Dickès présente l’ouvrage de Renée Mussot Goulard consacré à Roncevaux.
Première émission d'une nouvelle rubrique intitulée "Ephéméride", un peu plus courte que "Un jour dans l'Histoire" qui propose une réflexion approfondie sur une date majeure de l'Histoire.
Christophe Dickès s'appuie pour ce premier numéro d'"Ephéméride" sur
l'ouvrage de la médiéviste Renée Mussot Goulard, paru récemment aux éditions
Perrin (2006):"Roncevaux, samedi 15 août 778".
Comme le rappelle Christophe Dickès, cette journée endeuillée est quasiment
inexistante de l'historiographie alors que depuis la IIIème République, elle
est considérée comme une date majeure de notre Histoire nationale mais aussi
de l'Histoire européenne. En effet, Roncevaux et le fameux cor de Roland
constituent une référence inscrite dans nos mémoires collectives.
Renée Mussot Goulard commence son récit par replacer Roncevaux dans le temps
long, entre la menace sarrasine au début du VIIIe siècle et la Chanson de
Roland écrite à la fin du XIe siècle. A la suite de l'auteur, Christophe
Dickès décrit la stratégie sarrasine et la situation du royaume franque au
crépuscule de la dynastie mérovingienne et à l'aube de la dynastie
carolingienne.
Au delà du guet-apens de Roncevaux qui fut le fait des Banu Quassi (Les
Basques) et non des Sarrasins, Roncevaux laisse à la Chrétienté une
référence légendaire autour des personnages de Charlemagne et Roland. La
Chanson de Roland va puiser dans l'histoire pour forger cette légende tout
en exprimant la réalité chrétienne des temps capétiens qui, depuis un
siècle, recrée l'unité du royaume.