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Dans Académie des inscriptions et belles-lettres :
Première question : Dans votre itinéraire professionnel, dans votre carrière, quel a été à vos yeux le moment essentiel ?
- Nicolas Grimal : Il faut remonter très loin ! Je pense que le moment essentiel se situe dans un petit village du Sud-Ouest de la France dans une école rurale comme la République en connaissait quand j’étais jeune, où toutes classes confondues, une quinzaine d’élèves étaient sous la férule d’une institutrice qui était un véritable hussard de la République, Hélène Besse que nous appelions mademoiselle Besse et qui nous a tout appris : c'est-à-dire lire, écrire, compter.
Mlle Besse à qui je rends hommage à ce micro m’a aidé à démarrer dans la vie et elle a suivi mon trajet jusqu’à l’agrégation. Elle était devenue une vieille dame et j’allais la voir chaque été. Et me voyant agrégé elle m’a dit que j’avais enfin gagné mon bâton de maréchal ! Voilà le moment le plus important de ma formation.
- Jacques Paugam : Quand on regarde votre itinéraire familial on sait que votre père (Pierre Grimal) était probablement le plus grand spécialiste romain de sa génération et vous, vous avez préféré les pharaons à César pourquoi ?
- Nicolas Grimal : C’est extrêmement difficile d’être l’enfant d’un grand homme car l’avenir qui s’ouvre devant vous ne vous laisse pas beaucoup de possibilités. Dans le meilleur des cas vous pouvez faire jeu égal. Faire mieux ou plus est difficile. Et donc j’ai fui.
- Jacques Paugam : Vous avez dit un jour que votre métier était à la fois monastique et aventurier. Vous avez un côté Indiana Jones égaré chez les bénédictins ?
- Nicolas Grimal : Non ! Le côté Indiana Jones c’est surtout ceux qui en rêvent qui en parlent ! L’archéologue, l’égyptologue, le papyrologue, quel que soit sa spécialité en –logue, est d’abord un aventurier de l’esprit parce que la confrontation à la documentation quelle qu’elle soit, est la même. Le degré de dangerosité est plus grand quand vous êtes dans le désert que quand vous êtes dans le confort d’un cabinet... Ceci dit la véritable aventure, c’est vraiment celle du bénédictin, c’est l’aventure de l’esprit, c’est vraiment celle qui vaille d’être vécue.
Deuxième question :(...)
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