Jean-Marie Rouart, un moment essentiel de ma vie

Un extrait de L’essentiel avec... Jean-Marie Rouart, de l’Académie française. Entretien avec Jacques Paugam.
Jean-Marie ROUART
Avec Jean-Marie ROUART de l’Académie française,

Jean-Marie Rouart n’aime pas évoquer sa "carrière" mais considère tout de même que la publication de son roman "La fuite en Pologne" fut l’un des moments essentiels de sa vie d’écrivain, lui qui a fait de la littérature son bouclier, y mêlant romantisme, humour et désespoir gai. Il a été élu à l’Académie française le 18 décembre 1997. Dans la série "l’Essentiel avec..." Jacques Paugam avait posé sept questions à son invité. Voici la réponse à la toute première.

Émission proposée par : Jacques Paugam
Référence : hab635
Télécharger l’émission (4.99 Mo)

- Dans votre carrière, dans votre itinéraire, quel a été, à vos yeux, le moment essentiel ?

« Homme de passion » pour le meilleur et pour le pire, Jean-Marie Rouart n’aime pas beaucoup le terme de « carrière ». Il se sent plutôt favorisé par des anges gardiens qui lui auraient permis de vivre de ses passions, dont la passion fondamentale : l’écriture des romans. J'ai une conception romanesque de la vie.
Mais, sans aucune hésitation, le moment essentiel fut pour lui 1974, date à laquelle il fut publié pour la première fois (avec son roman La fuite en Pologne) et qui mettait fin à 10 années de « marasme » au cours desquels ses deux premiers romans furent refusés. Or, je me disais que je ne pouvais pas être moi-même tant que mes livres n'auraient pas été publiés. Le jour où un livre est publié, c’est alors, et alors seulement, qu'on se sent véritablement membre de ce que je nomme « la chevalerie des écrivains ».

Dans cette aventure, Jean d’Ormesson, qu’il connaît depuis ses 18 ans et qui joue le rôle de modèle intellectuel, a été le premier à reconnaître son talent. D'autres aussi, Déon, Blondin, Roland Laudenbach (éditeur). Mais Jean-Marie Rouart admet que la publication de ses romans lui appartient en propre, résultat d’une "lutte acharnée" contre les résistances intérieures qui l'empêchaient jusqu’alors d’écrire de bons livres.

Trois ans après cette première publication, tout s’enchaîne, Jean-Marie Rouart reçoit, à 33 ans, le Prix Interallié pour Les Feux du pouvoir et, quelques années plus tard le prix Renaudot pour Avant guerre.
Attribue-t-il ce succès au fait que, le premier, il a osé s’afficher comme un vrai romantique en plein essor du Nouveau roman ?

"Je crois aux protections, je ne mythifie pas les prix littéraires".Il y a d’abord eu le facteur chance mais, en effet, la tradition classique, tradition stendhalienne et des hussards dans laquelle s’inscrivent ses romans, a pu correspondre à l’attente et au goût du public.

Dans l'intégrale de l'émission notre invité répond aux 6 autres questions de Jacques Paugam :
-**Qu'est-ce qui est essentiel dans votre domaine d'activité ?
-**Qu'est-ce qui est essentiel à dire aujourd'hui sur l'état de la société ?
-**Quelle est selon vous la plus grande hypocrisie de notre temps ?
-**Quel est l’événement de ces dernières années ou la tendance de ces dernières années qui vous laisse le plus d’espoir ?
-**Quel a été le plus grand échec de votre vie ?
-**Aujourd’hui quelle est votre motivation essentielle dans la vie ?

En savoir plus :

- Écoutez l'intégralité de l'émission "L'essentiel avec... Jean-Marie Rouart"

- Consultez la fiche de Jean-Marie Rouart sur le site de l'Académie française

- Consultez les autres émissions sur ou avec Jean-Marie Rouart sur Canal Académie.

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