Erik Orsenna, un moment essentiel de ma vie

extrait de "L’essentiel avec..." Erik Orsenna de l’Académie française. Entretien avec Jacques Paugam
Erik ORSENNA
Avec Erik ORSENNA de l’Académie française,

Erik Orsenna, de l’Académie française, répond à la première question de la série "l’Essentiel avec..." posée par Jacques Paugam : quel a été, à vos yeux, dans votre parcours, votre carrière, votre vie, le moment essentiel ? Ecoutez la réponse, ou plutôt les réponses de l’Académicien qui a, comme on le sait, un franc parler que ses nombreux lecteurs apprécient ! De la légèreté chez Orsenna ? Non. Mais le goût de la vie, la passion du travail, et un fond de stoïcisme, sûrement !

Erik Orsenna a été élu à l'Académie française en 1998, succédant à Jacques-Yves Cousteau. Il a publié, à la fin 2009, le 4ème volume intitulé de sa série à grand succès sur la langue française : "Et si on dansait ?". Dans la version intégrale de l'émission "L'Essentiel avec...", il répond aux sept questions, toujours les mêmes pour tous les invités de cette série, posées par Jacques Paugam. Mais ici, nous avons sélectionné pour vous uniquement la première question... pour vous donner envie d'écouter les 6 autres !

- Dans votre carrière, dans votre itinéraire, quel a été, à vos yeux, le moment essentiel ?

Erik Orsenna de l’Académie française. © Brigitte Eymann

"J'ai trente ans, en 1977, je viens de publier mon deuxième roman "La vie comme à Lausanne" et aux éditions du Seuil, je croise une dame que je ne connaissais pas, un peu bougonne, Geneviève Dormann ! Le lendemain, elle m'appelle, elle m'avait lu dans la nuit et veut me soutenir pour le prix Roger Nimier"...

Quelques semaines après, il reçoit le fameux prix, occasion pour lui de croiser au jury, Dominique Rolin, Antoine Blondin, Jean d'Ormesson, Félicien Marceau, Paul Guimard, Jean Namur, etc...

Etre admis comme un jeune pair, lui qui, depuis l'âge de 7-8 ans, avec une enfance difficile, rêve d'être écrivain... Son bonheur commence ce jour-là et tout s'est enchaîné : après sa thèse, après Paris-I, il devient maître de conférences à l'Ecole Normale, rencontre Jacques Attali, et puis, en 1981... La vie s'enchaîne sur un moment de bonheur : "Je crois très profondément que le bonheur est bon pour la santé ! Il faut cultiver le bonheur avant que le malheur ne nous rattrape !".

Economiste avant tout

Ses engagements politiques ? "Mon premier souvenir adulte, c'est la guerre d'Algérie, je me passionne pour l'évolution de ce pays ; je décide alors d'apprendre l'économie pour comprendre le monde et les nouvelles indépendances. Et je rejoins le Parti Socialiste Unifié (avec Rocard) dont je deviens militant. Et quand François Mitterrand fait appel à moi, je réponds oui. Non pas par tentation des palais nationaux, mais pour exercer mon métier, l'économie du développement".

Et l'Elysée ? Et Mitterrand ?

Et notre invité d'évoquer quelques souvenirs de son travail à l'Elysée, ses illusions, ses déceptions aussi. Il découvre le travail en cabinet qui lui permet d'excercer avec passion son métier d'économiste. Et puis il rencontre François Mitterrand : "Un personnage absolument formidable, qui manque beaucoup aujourd'hui, compliqué, difficile, parfois cassant, mais quelle grandeur de vue, quelle manière d'excercer ce magistère de président, quelle culture, quel sens du temps, et donc des hiérarchies !"

Certes, Orsenna l'a aidé à rédiger ses discours mais surtout à examiner tous les domaines de la culture (il était son conseiller culturel) où il était urgent de prendre d'importantes décisions.

En 1988, Orsenna reçoit le Prix Goncourt pour "l'Exposition coloniale".
"J'avais depuis longtemps l'idée d'un gros roman. Je fais toujours des projets à long terme ! J'ai mis sept ans à l'écrire, tous les matins. Mon éditeur au Seuil, Jean Cayrol, me dit que je peux faire mieux... Et pendant 6 mois, j'ai recommencé, et tout refait. Avec le Goncourt, j'ai acquis la liberté de dire qui j'aime ou pas... Cela m'a donné un immense soulagement".

Séducteur Erik Orsenna ? "Je gagne du temps, n'étant pas beau, mais j'arrive à mes fins. Je suis d'une terrible obstination et je travaille comme un fou. Le temps est mon allié." Cette dernière constatation permet à notre invité de détailler son rapport au temps et l'importance du temps en démocratie, pour éviter la tyrannie du court terme où l'émotion qui l'emporterait sur la raison...

Dans l'intégrale de l'émission notre invité répond aux 6 autres questions de Jacques Paugam :
-**Qu'est-ce qui est essentiel dans votre domaine d'activité ?
-**Qu'est-ce qui est essentiel à dire aujourd'hui sur l'état de la société ?
-**Quelle est selon vous la plus grande hypocrisie de notre temps ?
-**Quel est l’événement de ces dernières années ou la tendance de ces dernières années qui vous laisse le plus d’espoir ?
-**Quel a été le plus grand échec de votre vie ?
-**Aujourd’hui quelle est votre motivation essentielle dans la vie ?

En savoir plus :

- Lisez et écoutez l'intégralité de l'émission "L'essentiel avec...Erik Orsenna, de l'Académie française"

- Consultez également sa fiche sur le site de l'|http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/les-quarante-aujourdhui>

- Cette émission fait l’objet d’une destinée à ceux et celles qui veulent améliorer leur approche de la langue française dans notre Espace Apprendre.

- Écoutez nos autres émissions sur ou avec Erik Orsenna sur Canal Académie

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