Marcel Gauchet : son parcours, le sens de son oeuvre et les pathologies de la démocratie

Le fondateur de la revue "Le Débat" est reçu par Damien Le Guay
Avec Damien Le Guay
journaliste

Marcel Gauchet est devenu, au fur et à mesure de son œuvre, l’un des intellectuels majeurs de notre époque, par sa réflexion, sa profondeur d’analyse et surtout en innovant dans ses outils d’analyse. Il évoque dans cet entretien le sens et les lignes directrices de son oeuvre. Deux autres émissions présentent plus spécifiquement ses ouvrages relatifs à la démocratie.

Émission proposée par : Damien Le Guay
Référence : par559
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Marcel Gauchet est actuellement directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, au Centre de recherches politiques Raymond-Aron et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard) qu'il a fondée avec Pierre Nora en 1980. Il est devenu, au fur et à mesure de son œuvre, l’un des intellectuels majeurs de notre époque, par le sérieux de sa réflexion, sa profondeur d’analyse et surtout en innovant dans ses outils d’analyse. Il s’est imposé dans le champ intellectuel en même temps que s’est imposé sa problématique centrale : l’analyse des pathologies de la démocratie et les voies et moyens de la constitution du sujet moderne qui est à la fois ébloui, fasciné et perplexe vis-à-vis de son autonomie.

Tout a débuté, pour Marcel Gauchet, il y a trente ans, en 1980, dans sa préface aux œuvres de Benjamin Constant. Là, il a trouvé l’espace de sa réflexion, celui de l’individu moderne, loin des enjeux idéologiques de l’époque : le marxisme, le structuralisme, le lacanisme.

Dans cet entretien, Marcel Gauchet indique quelles sont les lignes directrices de son œuvre autour de la démocratie. Son premier livre important fut : Le désenchantement du monde (1985), livre théorique et philosophique. Il est en train de terminer L’avènement de la démocratie en quatre volumes. Trois volumes sont déjà publiés.

Marcel Gauchet est un intellectuel singulier. Il n’a pas un parcours universitaire classique et se passionne pour différentes matières : l’histoire, la philosophie, la sociologie tout en considérant, par exemple, que la sociologie ne remplit pas son office, et ce depuis 1970. Il n’est pas sensible aux divisions des disciplines universitaires et, dans la lignée de Montesquieu ou Tocqueville, il embrasse l’objet de ses études plutôt que les matières "académiques". Singulier, il l’est aussi, par la sévérité de ses jugements sur l’école, ceux qui nous gouvernent, les dérives d’une démocratie livrée à elle-même et qui prend le risque d’une barbarie – au sens d’une humanité coupée de ses héritages et qui n’arrive pas à réconcilier les anciens et les modernes au seul profit des modernes trop modernes.

Dans cet entretien, il indique son seul désir de comprendre et l’optique générale de son travail : inscrire la démocratie dans la mutation du champ religieux.

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