Histoire générale du christianisme dirigé par Jean-Robert Armogathe

2 volumes, 3000 pages, 80 rédacteurs : un ouvrage important pour éclairer plus de 2000 ans !
Avec Damien Le Guay
journaliste

Damien Le Guay reçoit Jean-Robert Armogathe qui a dirigé une Histoire générale du christianisme (PUF). Cet ouvrage donne un aperçu exhaustif de l’impact du christianisme sur les cultures. Il développe une approche synthétique et une vue panoramique de deux mille ans d’histoire en insistant notamment sur l’apport du christianisme dans l’histoire générale des idées.

Émission proposée par : Damien Le Guay
Référence : pag842
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Le christianisme a une histoire. Quand on la met à plat, en livres et en chapitres, elle occupe souvent trop de place dans une bibliothèque, est trop savante ou ne s’intéresse qu’au seul continent européen. L'Histoire générale du christianisme publiée aux PUF en deux volumes a été dirigée par Jean-Robert Armogathe. Les 3 000 pages de ce travail, ses 80 collaborateurs (dont 32 sont en dehors de France) et les 2,3 kg (sans oublier un prix abordable : 49€) permettent, dans une langue claire, une approche synthétique avec le moins d’oublis possibles, d’avoir une vue panoramique de ces deux mille ans d’histoire. Jean-Robert Armogathe, directeur d’étude à l’Ecole pratique des hautes-études, a débuté ce projet il y a vingt ans et, pour le mener à bien, avec une persévérance toute bénédictine, s’est entouré des meilleurs spécialistes pour chaque période historique.

Dans l’entretien qu’il nous accorde, il insiste en particulier sur l’impact du christianisme sur les cultures et sur un christianisme qui a doté la pensée occidentale de ses structures conceptuelles. Il va même jusqu’à considérer que le christianisme a fait l’effet d’une serre pour l’éclosion de concepts qui lui sont propres à l’origine et qui, par la suite, sont devenus les composantes de l’histoire générale des idées. Loin des visions figées d’un christianisme qui serait resté immobile, son histoire met en évidence sa plasticité, à la fois une et plurielle, d’autant plus plurielle qu’elle est une et d’autant plus une qu’elle est plurielle. Tel est son paradoxe.

Nous analysons dans cette émission, plus particulièrement, deux chocs qui auraient pu ébranler le christianisme :

- Première crise historique : le christianisme et les barbares. Après la réforme de Constantin (en 324) une assimilation progressive du christianisme s’opère au point que le sort de l’Empire romain et du christianisme semblent intimement liés. Mais, avec le choc barbare (bataille d’Andrinople en 378 ; sac de Rome en 410 ; fin de l’empire romain 476) le christianisme doit disparaître ou surmonter cette crise. Tel est le travail entrepris par Augustin qui pense à nouveau faire le lien entre la religion et la politique.

- Second choc : le XVIe siècle, là même où les grands paradigmes modernes se mettent en place, où de nouvelles questions apparaissent. Le monde s’élargit (Christophe Colomb), le sujet s’affirme (Machiavel), les méthodes se renouvellent, comment le christianisme peut-il réagir sans être submergé par la modernité ?

Pour en savoir plus sur le père Jean-Robert Armogathe, son double parcours de prêtre et d'universitaire, écoutez : La nature du monde,Science et exégèse au XVIIe siècle, un essai de Jean-Robert Armogathe

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