La bioéthique ? Déjà chez les Grecs et les Pères de l’Eglise...

Entretien avec Marie-Hélène Congourdeau par Damien Le Guay
Avec Damien Le Guay
journaliste

D’où vient notre réflexion sur la vie et le vivant ? Avant tout des Grecs, et notamment de certains Pères de l’Eglise. Si donc nous voulons réfléchir à toutes ces questions de bioéthique, par exemple la procréation assistée ou les manipulations sur l’embryon, encore nous faut-il en revenir aux sources grecques, partir d’elles pour aller jusqu’à aujourd’hui. Tel est le travail auquel nous invite Marie-Hélène Congourdeau, invitée de Damien Le Guay.

Émission proposée par : Damien Le Guay
Référence : pag711
Télécharger l’émission (39.59 Mo)

_

Marie-Hélène Congourdeau

Marie-Hélène Congourdeau est chargée de recherche au CNRS, spécialiste d’histoire religieuse et d’histoire médicale et aussi spécialiste de Byzance. Elle a fait de multiples traductions, introductions et présentations des textes de certains Pères de l’Eglise – comme Grégoire de Nysse ou Maxime le Confesseur. Et surtout, en 2007, après des années de recherche et d’enquête, elle a fait paraître L'embryon et son âme dans les sources grecques (VIe siècle av. J.-C.- Ve siècle apr. J.-C.) aux éditions : Centre de recherche d'histoire et civilisation de Byzance.

Problématique générale :

Les débats sur la bioéthique reviennent périodiquement. En 2009-2010 la mission parlementaire présidée par Jean Léonetti, et visant à évaluer les lois bioéthiques, a travaillé et a rendu son travail début 2010. Ces dites-lois seront révisées courant 2010.

Différents sujets sont sur la table : l’assistance médicale à la procréation, le transfert d’embryon post-mortem, le DPI (diagnostic pré-implantatoire), la recherche sur les cellules souches.

Sur tous ces sujets et toutes ces réflexions, il est deux manières de procéder : soit les aborder de plain pied, soit prendre du recul, faire un pas de coté et aller voir du coté de la philosophie et de son histoire ce que nous pouvons en dire.

Choisissons, avec Marie-Hélène Congourdeau, la seconde option. Une question est toujours présente dans la bioéthique : celle du statut de l’embryon. Est-il un matériel seulement biologique ? A partir de quel moment, un principe spirituel le joint, le rejoint, apparaît ? L’embryon a-t-il une âme ? Depuis quand cette «âme » lui fut-elle reconnue ? Chaque corps a-t-il une âme ? Une âme pour un seul corps ou une même âme pour plusieurs corps ?

Toutes ces questions, (dont certaines peuvent nous sembler saugrenues) ont été formulées, avant tout dans le monde grec, pour être reformulées dans les premières chrétientés.

Existe donc un vaste continent de pensée de huit siècles (entre le VIe siècle avant J.-C. et le Ve siècle après J.-C.) où furent abordées ces questions au point de trouver des formulations et des perspectives qui tiennent encore aujourd’hui. _ Marie-Helène Congourdeau nous aide à comprendre ce continent un peu oublié et à en voir l’actualité et les pertinences.

En savoir plus :

Marie-Helène Congourdeau, L'embryon et son âme dans les sources grecques (VIe siècle av. J.-C.- Ve siècle apr. J.-C.), éditions AACHCByz, 2007.

Cela peut vous intéresser