Le pays du bonheur parfait : à Singapour ?

Un roman de Françoise Thibaut, correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques
Avec Françoise THIBAUT
Correspondant

Singapour est réputé pour être le pays du bonheur parfait... Mais Françoise Thibaut dissimule sous ce titre une intrigue romanesque où personnages et situations, derrière le paravent du miracle asiatique, ne sont pas vraiment parfaits ! Ombres et secrets de famille, comportements étranges et retournements de situation, tout est conçu pour le plaisir du lecteur.

Émission proposée par : Françoise THIBAUT
Référence : pag670
Télécharger l’émission (11.73 Mo)

Correspondant de l’Institut, à l’Académie des sciences morales et politiques, Françoise Thibaut a longtemps enseigné le droit civil à l’Université de Poitiers, ce qui n'a jamais empêché sa passion d'écrire, car le pays du bonheur parfait n’est pas son premier roman puisque l’on a déjà pu lire Le Japonais chante tous les matins et l’irrésistible Brindilles de diplomatie.

L’intrigue se situe donc à Singapour, cité-Etat, (mais aussi 64 îles), une République (indépendante depuis 1965), que Françoise Thibaut connaît parfaitement. Elle commence donc, dans cette interview, par expliquer sa fascination pour cette ville, qui remonte à son enfance. Elle s'y est rendue la première fois à l'âge de 9 ans avec sa grand-mère et depuis, elle y est retournée presque 20 fois..

Elle écrit d'ailleurs (page 184) : « Singapour est le pays du bonheur parfait où la sérénité et l’harmonie dominent les rapports humains ». Mais, si l'on en croit les personnages qu'elle met en scène, c'est une totale illusion ! Car derrière la réussite économique, les difficultés de relations entre hommes et femmes restent les mêmes ! « Presque tout le monde ici a des origines embrouillées » explique-t-elle. Ses personnages sont à l’image des nombreuses nationalités qui se côtoient à Singapour. Il y a Rahim l’indien homme d’affaires, et son épouse Midori japonaise qui fait semblant d’être déséquilibrée. Il y a Margareth Fletcher, britannique et ancienne résistante. Il y a Kumar, le malais qui est franchement bizarrre… Il y a aussi une bonne sœur, Mère Patrick (bonne occasion pour l'auteur de souligner l'importance des congrétations religieuses dans ce pays) et surtout un inoubliable colonel japonais, Oshinomi Okoha, qui tient prisonnière une anglaise Suzan…

Tous ont au moins un point en commun : un secret, une vie cachée, passée ou présente…

L'intérêt de ce roman ne réside pas seulement dans une intrigue policière bien ficelée. Il nous donne surtout de nombreuses informations historiques : l’installation anglaise, Singapour était « colonie de la couronne ». Puis la japonaise (à partir de 1942) Et toujours, mais à sa manière, la chinoise. Car il y a eu des années bien sombres, des camps de prisonniers, de concentration, et, au début un régime très dur. Françoise Thibaut n'élude pas ces aspects là du pays du bonheur presque parfait...

Avec un style incisif et drôle, elle note les situations cocasses et prend plaisir à la description des lieux, des paysages, des rues…Et le lecteur s'immerge totalement dans un monde différent. "J'écris légèrement des choses légères" dit-elle. Pas seulement.

Le pays du bonheur parfait est publié chez Publibook, 2009.

D'Asie et d'ailleurs, Françoise Thibaut envoie à Canal Académie des "billets" que l'on peut écouter sur Canal Académie en tapant le mot clé Asie.

Sur Singapour, à écouter aussi :
- Billet d’Asie : frénésie de travaux à Kuala Lumpur, Shanghaï, Singapour...
- La présence culturelle française à Singapour
- Billet d’Asie : Sago Lane, rue de la mort à Singapour

En savoir plus :

Cela peut vous intéresser