Le Roman de Madrid de Philippe Nourry

L’histoire d’une ville inattendue
Avec Christophe Dickès
journaliste

L’écrivain et journaliste Philippe Nourry publie son Roman de Madrid (Éditions du Rocher) dans la collection consacrée à l’histoire des lieux célèbres. Face à Barcelone, la capitale madrilène a su malgré tout s’imposer comme une grande capitale européenne. Retour sur une vaste fresque qui trouve ses origines aux temps médiévaux et qui s’épanouit au temps de la Renaissance jusqu’à notre époque contemporaine.

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist547
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Nous le savons, Madrid n’a pas une place idéale. Il s’agit tout d’abord d’une capitale qui se crée et émerge tardivement des temps modernes et contemporains. Madrid a aussi souffert depuis deux siècles de sa rivale, Barcelone ; enfin elle a pâti de l’histoire et de la géographie espagnole puisque, par tradition décentralisatrice, le pays ne semble pas avoir donné toute sa valeur et toutes ses chances à sa capitale.

Philippe III sur la Plaza Mayor

Et pourtant, l’histoire de cette ville, qui compte aujourd’hui quelques 3 millions d’habitants, n’en est pas moins passionnante : comment cette ville du centre de l’Espagne s’est-elle imposée sur le plan national et international ? Quelles ont été ses traditions et ses mutations culturelles ? Quel rôle a-t-elle joué dans les grands événements de l’histoire espagnole : au temps d’Isabelle la catholique et de Ferdinand d’Aragon, au temps des Bourbons avec Philippe V et Charles III mais aussi plus récemment à l’époque de Franco… autant de questions auxquelles Philippe Nourry répond dans un ouvrage qu'il présente pour les auditeurs de Canal Académie

L'auteur

Philippe Nourry
Copyright Michel Ginies (Sipa)

Philippe Nourry, grand reporter et chroniqueur au quotidien « Le Figaro » puis à l’hebdomadaire « Le Point », est actuellement critique littéraire à « Valeurs actuelles ». Il y a plusieurs années, il tombe amoureux de l'Espagne et de sa capitale qu'il découvre à travers sa passion pour la tauromachie. Il en devient très vite un spécialiste reconnu et rédige notamment deux biographies importantes : Franco, la conquête du pouvoir chez Denoël en 1975 et Juan Carlos, un roi pour les Républicains aux éditions Le Centurion en 1986. Ce dernier livre a été traduit en espagnol et réédité à plusieurs reprises. Il est l'auteur aux Editions du Rocher du Roman de Madrid.

Présentation de l'éditeur

Familier de l’Espagne à laquelle il s’est attaché tout jeune, l’auteur n’a pas attendu de devenir journaliste pour consacrer à ce pays des articles qui lui valurent en 1970 le Prix Albert Londres et qui furent suivis de beaucoup d’autres. Dès ses années d’étudiants, dans les années cinquante et soixante, il sillonnait déjà la péninsule en curieux et en aficionado. Depuis lors, il n’est guère d’années où il n’a fait au moins un ou deux séjours en Espagne, notamment à Madrid dont il a pu suivre sur plus de quarante ans l’évolution spectaculaire.
L’introduction de son livre raconte sa propre initiation à l’Espagne et à sa capitale et invite le lecteur à mieux comprendre l’âme de cette ville telle qu’il l’a, lui même, peu à peu découverte et approfondie.
Les vingt-cinq chapitres qui suivent déroulent la vaste fresque d’une Histoire qui souvent se confond -inévitablement- avec celle du pays, surtout à partir du règne de Philippe II, lorsqu’elle en devient la capitale, en 1561.

Le Palais Royal

A ce titre, on pourra prendre ce Roman de Madrid comme une vaste fresque, érudite mais jamais pesante et toujours personnelle dans son approche, de l’Histoire d’Espagne où rien d’important n’est oublié, mais privilégiant toujours la vie madrilène qu’elle soit anonyme ou représentée par ses figurants les plus flamboyants (Don Juan d’Autriche, frère solaire de Philippe II) ou les plus romanesques (La comtesse d’Aulnoy, une espionne de Louis XIV à la cour d’Espagne).
La petite histoire éclaire ainsi la grande, le point de vue des témoins directs, chroniqueurs, voyageurs, la fait revivre et l’humanise. L’anecdote privilégiée donne la couleur du temps.
Depuis la création sur son site d’un alcazar musulman au début du Xe siècle jusqu’à la grande capitale électrique, culturelle, luxueuse de trois millions d’habitants que nous admirons aujourd’hui, en passant par la « Villa y Corte » ce gros bourg administratif et pittoresque qu’il demeura longtemps (et longtemps aussi distancié par Barcelone ), le destin de Madrid est bien d’un romanesque achevé, reflet vivant d’une Espagne qui a su, après tant d’épreuves, retrouver toute sa place au cœur de l’Europe et du monde.

En savoir plus :

Philippe Nourry, Le Roman de Madrid, éditions du Rocher, 2008

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