Don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles Quint, vainqueur de Lépante

Entretien avec l’historien Jean-Pierre Bois
Avec Christophe Dickès
journaliste

Fils naturel de Charles Quint, Don Juan d’Autriche se distingue au sein de « la noblesse de son temps, légère et guerrière, catholique et combattante ». Héros du Grand Siècle espagnol, Geronimo –son nom d’origine- a d’abord été fidèle à son demi-frère, Philippe II, alors que ses qualités auraient pu écraser le roi austère et mystérieux. Destiné aux ordres religieux, il se révéla guerrier fougueux et intelligent mais surtout, ardent défenseur du catholicisme. Jean-Pierre Bois nous en offre une biographie remarquable aux éditions Tallandier.

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist501
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« Valeureux comme Scipion, héroïque comme Pompée, fortuné comme Auguste, un nouveau Moïse, un nouveau Gédéon, Samson et David, mais sans leurs défauts ». Quand Don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles Quint, meurt le 1er octobre 1578, alors qu’il n’a pas 33 ans, il laisse bien plus que des regrets. Ces quelques mots du pape Grégoire XIII en effet ne sont pas usurpés.
Sept ans auparavant, Don Juan d’Autriche avait été à la tête de ce que l’on a appelé l’armée de la Sainte Ligue. C’était le 7 octobre 1571. Une flotte commandée par un jeune homme d’à peine 24 ans s’engageait contre les Turcs pour remporter une victoire ; une victoire inscrite dans la postérité, la victoire de Lépante.

Notre émission "Un Jour dans l'Histoire" vous propose de découvrir un personnage peu connu en France, mais dont la postérité, le souvenir et, disons-le très simplement, le mythe au-delà des Pyrénées mais aussi en Europe, ont été bien réels. Alors que la France a eu son Grand Siècle, l’Espagne, elle, a eu son Siècle d’Or –El Siglo de Oro. Un siècle de vitalité et de grandeur politique mais aussi un siècle de renaissance culturelle et de développement économique; un Siècle d’Or dominé par des figures dont font partie incontestablement Don Juan d’Autriche. Qui fut donc ce fils naturel de Charles Quint, Geronimo comme il était appelé dans sa jeunesse ? C’est ce que vous propose de découvrir l'historien Jean-Pierre Bois.

Jean-Pierre Bois.

Présentation de l'éditeur

Le 7 octobre 1571, la flotte de la Sainte Ligue (Espagne, Venise et papauté) remporta sur les Turcs la victoire de Lépante, mère des batailles entre l’Occident et l’Orient, entre la chrétienté et l’islam. De son chef, Don Juan d’Autriche, Voltaire écrira plus tard que, « comme vengeur du Christ, il était le héros de toutes les nations ». Le fils naturel de Charles Quint, alors âgé de 24 ans seulement, avait déjà à son actif la répression de la révolte des morisques en Espagne, et fut nommé cinq ans plus tard, par son demi-frère Philippe II, gouverneur des Pays-Bas soulevés contre la souveraineté espagnole. Charmant, généreux, de tous les talents, mais portant comme une croix sa bâtardise impériale, il a, durant sa courte existence, irradié le sombre éclat du Siècle d’Or d’un éclair étincelant. Aussi sa figure attachante et superbe n’a-t-elle pas cessé de fasciner.

L'auteur

Agrégé d’histoire et docteur en lettres, Jean-Pierre Bois, professeur émérite de l’université de Nantes, est spécialiste des relations internationales et de la société militaire. Il a publié les biographies remarquées de Maurice de Saxe (Fayard, 1992), de Bugeaud (Fayard, 1997) et de Dumouriez (Perrin, 2005).

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