22 juin 1815 : la fin des Cent jours et de Napoléon 4/7

avec l’historien Emmanuel de Waresquiel
Avec Françoise THIBAUT
Correspondant

"Napoléon et l’Empire, les années charnière 1808 et 1809" : tel est le titre de la série proposée par Françoise Thibaut en partenariat avec la Fondation Napoléon, Thierry Lentz, Emmanuel de Waresquiel, Jacques-Olivier Boudon et Jean Tulard, de l’Académie des sciences morales et politiques. Dans cette quatrième émission de la série, écoutez Emmanuel de Waresquiel relater l’aventure des 100 jours.

Émission proposée par : Françoise THIBAUT
Référence : hist513
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Emmanuel de Waresquiel vient de produire un Cent Jours chez Fayard aussi passionnant que déroutant . En effet les Cent Jours (20 mars-22 juin 1815) sont souvent présentés dans les manuels d'histoire comme une sorte "d'annexe" sans grande importance à l'Empire. Or c'est une vision erronée :
Ce retour au pouvoir de l'Empereur parti de l'ile d'Elbe, cette marche triomphale sur Paris depuis Golfe Juan, est un acte qui va changer et la restauration et la négociation de Vienne sur la liquidation de l'Empire. Le Congrès de Vienne, 1814-1815, réorganise l'Europe après la chute de l'Empereur. Les décisions y furent prises par les quatre puissances, l'Autriche, la Russie, la Grande-Bretagne et la Prusse. Talleyrand y représentait la France de Louis XVIII. L'acte fut signé en juin 1815.

Au plan français, le retour de Napoléon pour trois mois ne va pas modifier grand chose, mais entrainer de nouveaux combats, des frais considérables alors que dans un premier temps la France avait été plutôt en bonne santé : pour la première fois la guerre sera sur le sol français, et cela constitue un grand changement. La défaite étant survenue, il y aura occupation et rançon de guerre.

Au plan européen, la seconde négociation de Vienne sera beaucoup plus sévère à l'égard de la France que la première : la France est désormais vue comme un "ennemi vaincu" auquel il faudra faire payer cette folle équipée.

Ainsi peut-on dire que, financièrement et diplomatiquement, les Cent Jours ont tout changé.

Emmanuel de Waresquiel

Emmanuel de Waresquiel a le mérite de montrer "l'envers du décor" : c'est-à-dire l'Empire et les Cent Jours vus du coté des Bourbons, des britanniques et des "restaurateurs". Le front déplacé en Belgique crée une grande confusion, Louis XVIII ne sait plus s'il doit rester au-delà de la frontière ou foncer sur Paris ; toutes les intrigues sont possibles, beaucoup changent de camps, d'opinion, de costume, d'amis, de carrosse...Là est le grand mérite d'Emmanuel de Waresquiel, nous restituer ces quelques mois troublés, décisifs, incertains...et surtout bien mal connus.

En savoir plus :
Emmanuel de Waresquiel, Cent jours, La tentation de l'impossible mars-juillet 1815, éditions Fayard, 2008

A écouter aussi une autre émission avec Emmanuel de Waresquiel interviewé par Laetitia de Witt : Les Cent Jours par la lorgnette royaliste

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