Petite histoire de l’entrée des compositeurs à l’Académie des beaux-arts

Avec Danièle Pistone, musicologue, correspondant de cette Académie
Édith CANAT DE CHIZY
Avec Édith CANAT DE CHIZY
Membre de l'Académie des beaux-arts

Comment est née la section de Composition musicale à l’Académie des beaux-arts ? Sur quels critères les compositeurs sont-ils élus ? Pourquoi certains compositeurs comme Georges Bizet, Claude Debussy et Vincent d’Indy n’ont-ils pas eu ce privilège ? Danièle Pistone, directrice de l’Observatoire musical français et correspondant de l’Académie des beaux-arts, propose une petite histoire succulente de la musique à l’Institut.

_ La musique a conquis lentement ses lettres de noblesse à l'Académie des beaux-arts. En 1570, l’Académie de Poésie et de Musique fondée par Jean-Antoine de Baïf et Joachim Thibault de Courville privilégie la pratique musicale, plutôt que la théorie ou la composition. «De même l’Académie de Musique, fondée en 1669, est presque notre futur Opéra, explique Danièle Pistone. A cette époque, les questions de musique théorique étaient présentées à l’Académie des sciences

En 1795, après avoir été supprimée par les acteurs de la Révolution, les Académies ressuscitent sous d'autres noms. C'est la création de l’Institut national des Sciences et des Arts, dans lequel siègent trois compositeurs : Gossec, Grétry et Méhul.

En 1816, l’Académie royale de peinture et de sculpture fusionne avec l’Académie de musique et l’Académie royale d’Architecture pour constituer l’Académie des beaux-arts. La section de Composition musicale est née. Une section appelée "Histoire et théorie" devient par la suite la section des "Membres libres".

Marcel Landowski, élu à l’Académie des beaux-arts en 1975 et chancelier de l’Institut en 1994

Danièle Pistone explique dans cette émission l'émergence de la musique comme "art savant". Et passe en revue les choix musicaux de l'Académie des beaux-arts : quels sont les points communs entre les compositeurs élus ? Peut-on émettre des suppositions sur les critères qui ont présidé à ces choix ?

Grâce à une étude approfondie et minutieuse, Danièle Pistone explique que, par le passé, tous les compositeurs élus membres de l'Académie des beaux-arts étaient de nationalité française et avaient acquis une notoriété à l'Opéra. Durant plusieurs décennies, aucun compositeur de musique uniquement instrumentale n'est entré à l'Académie. Et jusqu'à l'élection d'Edith Canat de Chizy en 2005, aucune femme n'avait été élue à la section de Composition musicale.

Claude Debussy est mort avant d’avoir pu entrer à l’Académie des beaux-arts

Pourquoi Claude Debussy, Vincent d'Indy, Francis Poulenc et Maurice Ravel n'ont-ils pas été élus à l'Académie des beaux-arts ? L'élection de György Ligeti aurait-elle été influencée par le succès de la musique du film 2001, l'odyssé de l'espace de Stanley Kubrick ? Pourquoi faut-il attendre 1971 pour voir le premier interprète, en l’occurrence le pianiste Arthur Rubinstein, entrer à l'Académie ? En quoi les choix de l'Académie reflètent-ils l'esthétique d'un moment ? Et quelle place est accordée à la théorie musicale ?
Ecoutez les réponses de Danièle Pistone dans cette émission. Et parcourez la liste des musiciens, membres de l'Académie des beaux-arts, en cliquant sur le document "word" ci-dessous :

A propos de Danièle Pistone :

Danièle Pistone est musicologue, directrice de l'Observatoire Musical Français (OMF) à l'Université Paris-Sorbonne. Elle est correspondant à l'Académie des beaux-arts.
Ecoutez d'autres émissions en compagnie de Danièle Pistone :
- Berlioz à Rome, le rendez-vous manqué

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->http://www.omf.paris4.sorbonne.fr/]

Emission en partenariat avec l'Observatoire musical français

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