Le Magazine des livres

entretien avec Joseph Vébret, directeur éditorial

Le Magazine des livres, né en 2006, offre de nombreux entretiens avec des écrivains et notamment avec des membres de l’Académie française. Découvrez ce magazine bimestriel en compagnie de son directeur éditorial Joseph Vébret. Il est ici reçu par François-Pierre Nizery.

Émission proposée par : François-Pierre Nizery
Référence : pag400
Télécharger l’émission (33.07 Mo)

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Le Magazine des livres
Janvier\/février 2008

Le Magazine des Livres est un périodique bimestriel encore jeune, né en 2006, et dont l’originalité tient dans le fait qu’il n’est pas à proprement parler un magazine de critique littéraire, même s’il en contient en partie, ni une revue littéraire qui collectionnerait des textes d’écrivains.

Le Magazine des Livres est davantage une sorte de « maison d’accueil » de la littérature, non pas à travers des morceaux d’œuvres littéraires mais plutôt ce que veulent en dire des écrivains, moins pour porter un jugement que pour en tracer les contours et pénétrer ainsi dans un atelier virtuel de fabrication des livres où il fait bon cheminer.

Joseph Vebret, Directeur éditorial du Magazine des Livres, s’explique notamment sur la propension de son magazine à utiliser fréquemment dans ses colonnes la formule de l’entretien dans lequel l’écrivain invité répond à des questions, se sent libre de dire ce qu’il a envie de dire de son œuvre ou de lui-même, se promène dans la « maison d’accueil » et réagit au décor qui l’entoure. En l’occurrence, le décor, ce sont les questions, qui lui donnent un éclairage mais ne cherchent pas influencer les réponses.

Parmi les écrivains invités dans cette « maison d’accueil » figurent nombre d’Académiciens (notamment Jean d’Ormesson dans le n° 7, Jean Dutourd et Frédéric Vitoux dans le n° 8). Ils apportent avec eux la marque du mouvement collectif que représente leur Institution, mais cela n’empêche pas le Magazine des Livres de faire également la part belle à des écrivains plus solitaires dans leur démarche, tel Julien Gracq auquel est consacré l’éditorial du n° 8, reflétant ainsi l’ambiguïté naturelle de la littérature toujours partagée entre l’esprit collectif et l’individualisme le plus extrême parfois.

Frédéric Vitoux de l’Académie française, au studio de Canal Académie

À propos de Frédéric Vitoux, évoqué dans deux belles pages du n° 8, Joseph Vebret revient sur la façon dont il a vécu cette rencontre, intéressante à plus d’un titre, pendant laquelle l’Académicien s’est longuement attardé sur son dernier ouvrage Clarisse, l’histoire d’un bien étrange personnage qui a profondément marqué son enfance, par sa mystérieuse ambiguïté, successivement dissolue et sanctifiée, selon les mots de Frédéric Vitoux lui-même.

Joseph Vebret évoque aussi, à propos de la langue française, à laquelle une bonne partie du n° 8 est consacrée, son entretien avec Jean Dutourd, ardent défenseur de la langue française, mais aussi ardent pourfendeur des écrivains qui « cherchent quelque chose d’incompatible avec la littérature, c’est-à-dire d’être un maître à penser ». Est-ce à dire que la langue française ne survivra qu’en cessant de penser ? Joseph Vebret nous livre son point de vue sur ce sujet.

L’émission se termine par une évocation de ce que Joseph Vebret définit comme le rôle de l’écrivain, celui de « se glisser dans la peau d’un autre ». Lui-même apprécie particulièrement les auteurs « capables de se glisser dans la peau d’autres écrivains », démarche révélatrice de l’esprit de l’autre revue que dirige Joseph Vebret, La Presse littéraire, dont le n° 12 s’intéresse à la peau de Stendhal et le précédent à celle de Camus. Un numéro spécial de cette revue est en outre consacré à Céline, auquel Frédéric Vitoux a beaucoup contribué.

En savoir plus :

- L'écrivain Joseph Vebret est issu d’une double culture, l’Auvergne d’une part, par son père enseignant, par sa naissance à Chamalières, et le Moyen-Orient, par sa mère. Il a passé son enfance et une partie de son adolescence à l’étranger, Lagos, Téhéran, Bizerte, ce qui laisse des traces, des traces qui se reconnaissent sans doute dans son regard sur le monde, son regard d’abord de journaliste spécialisé dans les médias (Stratégies, Médias, L’Écho de la Presse, Médiaspouvoirs, Le Point, Fun Radio), puis d’écrivain. Il a notamment publié en 1998 un roman, Le Souffre-plaisir, chez Jean Picollec éditeur, qui lui a valu le prix d’automne de la Société des Gens De Lettres. Joseph Vebret se consacre entièrement depuis 2002 à l’écriture, à l’édition, comme directeur de collection chez plusieurs éditeurs, et à la direction éditoriale du Magazine des Livres et de La Presse littéraire, lancé en 2004, sous l’égide de Lafont Presse.

- Site du Magazine des livres

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