Les derniers jours de Jacques Chirac à l'Élysée

Trois fins de règne
Henri AMOUROUX
Avec Henri AMOUROUX
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Trois présidents de la cinquième République, trois réélections pour un second mandat : Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac ont résidé à l’Elysée pendant plus de dix ans... et mis en scène leur départ. Henri Amouroux a établi les histoires parallèles de ces "trois fins de règne". Dans cette quatrième et dernière interview sur ce thème, Henri Amouroux retrace les derniers moments de Jacques Chirac à l’Elysée.

Henri Amouroux (1920-2007), historien, journaliste, chroniqueur au Figaro, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, a établi les histoires parallèles des trois fins de "règne" des trois présidents les plus marquants de la cinquième République : Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac.

De Gaulle "le géant chassé par les nains", Mitterrand "le faiseur de nuées", Chirac "ou comment bien finir" : Henri Amouroux retrace les derniers mois de chaque président avant son retrait de la vie politique ou son simple départ de l'Elysée.
Radicale, dramatisée, ou très attendue, les fins de règne sont finement organisées, parfois surprenantes. De Gaulle enregistrant son dernier message aux Français puis ne prononçant plus un mot public avant sa mort. Mitterrand prenant son dernier petit-déjeuner avec Jean d'Ormesson, écrivain-journaliste catalogué à droite. Ou encore Jacques Chirac, à propos duquel le Journal du Dimanche a titré : "Chirac s'en va, donc on lui pardonne"... Une thèse que développera Henri Amouroux dans l'interview.
 

Dans cette quatrième et dernière émission, Henri Amouroux retrace la "fin de règne" de Jacques Chirac.
«Pour Jacques Chirac, quelle fin de règne? Il y a quelques mois, le président était accablé sous les livres et les articles moquant tous une fin de règne gâtée, gâchée, empoisonnée par les "affaires" qui ont cerné l'Elysée jusqu'à menacer son occupant de poursuites judiciaires. Il semble -comme pour Mitterrand d'ailleurs- que l'on soit entré dans une période d'apaisement de la part de ceux qui étaient les plus acharnés à vouloir pourchasser le chef de l'Etat. Voyant cadenassé tout ce qui pouvait l'être, afin de protéger Jacques Chirac après son départ, n'ayant pas grand peine à deviner que le président veut devenir le défenseur du destin de la planète après avoir assez mal défendu celui des Français, beaucoup, au moment de juger, paraissant tentés par la zone grise de l'indulgence.
Mais l'histoire n'a pas encore prononcé son verdict. Sans doute, regrettera-t-elle tant de chances gâchées. Il avait tout pour être un grand président. Même le peuple, après la fastueuse élection de 2002, lorsqu'il triomphe avec ces 82% providentiels, qui lui auraient permis, peut-être, d'échapper au train-train gouvernemental habituel, de faire du de Gaulle, et de saisir l'extraordinaire occasion qui lui était donnée pour s'inscrire dans l'histoire en général... brouillon révolutionnaire.
»
(Extrait du livre Trois fins de règne.)

Pour écouter les émissions sur la présentation générale du livre et les fins de règne de Charles de Gaulle et de François Mitterrand, cliquez ici:
- Henri Amouroux : Trois fins de règne (1/4) - présentation générale
- Les derniers jours de Charles De Gaulle vus par Henri Amouroux - Général de Gaulle
- François Mitterrand vu par Henri Amouroux - François Mitterrand

 

Henri Amouroux (1920-2007)
© Damien Laffargue

A propos d'Henri Amouroux :
Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme, Henri Amouroux a commencé sa carrière journalistique fin 1938 à l'agence de presse Opera mundi à Paris, puis au journal la Petite Gironde à Bordeaux. Il participe au groupe de résistance Jade Amicol.
A la Libération, il appartient à l'équipe fondatrice du journal Sud-Ouest, Il occupera le poste de directeur général (1968-1974).
Durant quatorze ans il a tenu la chronique littéraire, a été correspondant de guerre.
En 1974, Henri Amouroux quitte Sud-Ouest et est nommé directeur de France-Soir (1974-1975), puis co-directeur du quotidien Rhône-Alpes (1977-1982).
Depuis 1985, il préside le prix Albert-Londres.
A côté de son activité professionnelle, Henri Amouroux a consacré sa vie à l'écriture d'une monumentale histoire de la France sous l'Occupation allemande.
Il a reçu pour l'ensemble de son œuvre le Prix mondial Cino del Duca en 1999.
Il est Doyen de la section Histoire et Géographie à l'Académie des Sciences morales et politiques.
Henri Amouroux est décédé le 5 août 2007.

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